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Le
Message Retrouvé, Introductions et Préfaces
Introductions et Préfaces dans le Message Retrouvé:
Présentation
au Lecteur (Emmanuel et Charles d'Hooghvorst, Janvier 1956)
En
guise d'introduction (Emmanuel d'Hoohgvorst, Janvier 1978)
Préface
(Lanza del Vasto, Novembre 1945)
Autres Présentations du Message Retrouvé:
Le Message Retrouvé (par Emmanuel d'Hooghvorst,
revue suisse Inconnues n° 6, 1951, p. 3.)
Le
Message Retrouvé par Louis Cattiaux (présenté
par Charles d'Hooghvorst,
revue Epignôsis/Initiation, n °21 – octobre 1990 – Editions
Dervy-Livres.)
Le Message Prophétique de Louis Cattiaux (en PDF)
(par Emmanuel d'Hooghvorst, revue suisse Inconnues n° 9 , 1951, p. 26.)
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Le
Message Retrouvé
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Introductions
et Préface
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PREFACE
Lanza del Vasto
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La conjuration des imbéciles, des charlatans
et des Sages a parfaitement réussi.
Cette conjuration avait pour objet de cacher la vérité.
Les uns et les autres ont servi cette grande cause, chacun
selon ses moyens: les imbéciles par le moyen de l'ignorance,
les charlatans par le moyen du mensonge, les Sages par le
moyen du secret.
Les imbéciles ne veulent pas qu'on découvre la vérité. Ils
soupçonnent, d'instinct, qu'elle les dérangerait. Si on la
leur montrait, ils détourneraient les yeux; si on la leur
mettait dans la main, il la laisseraient tomber; si on les
forçait au face à face, ils hurleraient d'horreur et courraient
se cacher sous terre.
Les charlatans ne veulent pas qu'on découvre la vérité car
elle nuirait leurs artifices, empêcherait leur profit, étalerait
leur honte.
Les Sages possédant la vérité ne veulent pas qu'on la découvre.
Ils l'ont toujours tenue cachée pour quatre raisons.
La première est qu'ils savent que Savoir c'est pouvoir et
veulent en écarter les indignes. Car le savoir chez l'indigne
devient malice, le Pouvoir danger public et fléau. C'est pourquoi
les réserves de connaissances accumulées pendant des millénaires
dans les temples d'Egypte demeuraient inaccessibles à celui
qui n'avait pas passé tous les degrés de purifications et
les épreuves. Plus tard, les philosophes inconnus, les nobles
voyageurs, les Alchimistes, se sont légué les restes du mystérieux
héritage de la même manière, c'est-à-dire de bouche à oreille,
ou plutôt par la présence et par l'exemple, en symboles et
en énigmes, et toujours sous le sceau du secret. S'ils ont
vécu dans l'intimité des formidables puissances de la nature
ils se sont bien gardés d'en faire part aux étourdis.
Où êtes-vous, ô Sages qui savez vous taire ? Vous méritez
que tous les vivants vous crient leur gratitude, ô Sages.
Ô Sages qui saviez vous taire, nous avons appris maintenant
la valeur de votre prudence, la grandeur de votre humilité,
la profondeur de votre charité.
Maintenant que les profanes se sont avisés d'acquérir de la
science et d'en répandre tant qu'ils peuvent, maintenant qu'ils
se glorifient de leur découvertes avec autant de zèle que
vous avez mis à cacher les vôtres, nous avons bien vu ce qu'il
en est résulté.
C'est pourtant une bien petite science que la leur, extérieure,
superficielle, précaire et limitée, et déjà nous voyons ce
qu'il en est résulté.
Il en est résulté qu'ils ont empoisonné les sources, miné
la terre, éclaboussé le ciel, bouleversé et perverti les peuples,
gâté la paix, déshonoré la guerre, fourni aux hommes du commun
tant d'instruments de destruction et d'oppression que toute
la famille des vivants en est menacée, tandis que continue
le progrès de ce chancre.
La seconde raison des Sages pour tenir cachée la Vérité c'est
que connaître est une opération de vie et une manière de naître.
Et rien ne peut naître que dans une enveloppe. Dans une enveloppe
de chair ou d'écorce, de terre ou de mystère. Une graine,
si vous l'ouvrez, elle ne germera plus; un lézard, si vous
l'ouvrez pour voir ce qui est dedans, vous n'y trouverez que
les résidus du cadavre et non le dedans du lézard, et non
le dedans qui est parti, le lézard étant mort. De même la
science ouverte, répendue, vulgarisée est science morte et
fruit de mort. C'est un désert de sable et non une poignée
de semences. Elle ne peut être approfondie mais seulement
étendue, restant extérieure et la vie lui échappe. Elle ne
peut mener à la conscience qui est naissance de soi-même,
ni à la vie intérieure. Mais la connaissance des Sages est
un gai-savoir qui a saveur de joie et souffle d'esprit. Et
comme tout être vivant, fut-ce une mouche, elle défend sa
forme et refuse de s'étaler.
La troisième raison de Sages pour tenir cachée la vérité c'est
leur respect de la dignité de la connaissance. Ils savent
qu'elle est la voie royale qui mène au Dieu de vérité. Elle
doit conduire à la contemplation, à l'admiration de la nature,
à l'adoration du créateur.
Elle doit apporter la lumière dans les âmes, la justesse dans
les pensées, la justice dans les actes. Elle doit apporter
la santé et le salut. Les Sages l'ont défendue tant qu'ils
l'ont pu contre les hommes vulgaires, de crainte qu'elle ne
fut détournée de son but, dénaturée et avilie. Ce que n'ont
pas manqué de faire les hommes vulgaires dès qu'ils ont mis
la main sur elle. Ils l'ont renversée en l'utilisant. En se
servant d'elle au lieu de la servir. Elle était là pour les
délivrer de leurs désirs et ils l'ont attelée à leur besognes,
ils l'ont forcée à grossir leurs possessions. Elle était là
pour leur donner la conscience et ils en ont tiré la machine.
Ils ont pris le ciboire pour s'en faire une tirelire; ils
ont pris le crucifix pour s'en faire une massue. Ils ont attelé
la science à leur moteur, ils l'ont emprisonnée dans leurs
bombes. Mais les trop malins se sont pris à leurs propres
pièges, se sont laissés happer par l'engrenage de la machine.
Maintenant, elle les rogne tout doucement en temps de paix,
et les dévore à grands coups de gueule en temps de guerre.
Les Sages ont tout fait pour éviter cela.
La quatrième raison des Sages pour tenir cachée la Vérité
c'est qu'ils aiment la vérité et qu'il n'y a pas d'amour sans
pudeur, c'est-à-dire sans voile de beauté. Voilà pourquoi
ils ne veulent pas la découvrir mais la révéler, c'est-à-dire
la recouvrir d'un voile lumineux. Aussi n'ont-ils enseigné
qu'en paraboles, pour que ceux qui ont des oreilles pour ne
pas entendre, demeurent à l'écart, mais aussi pour que ceux
qui le méritent apprennent les tons et les clefs de la musique
totale. Car leurs allégories, leurs fables, leurs blasons
n'expliquent pas l'enchaînement mécanique des apparences mais
les affinités secrètes et les analogies des puissances et
des vertus, les correspondances du nombre avec le son, des
figures avec les lois, de l'eau avec la plante, avec la femme,
avec l'âme, du feu avec le lion et l'homme armé, avec l'esprit,
des astres avec les yeux, avec les fleurs, avec les cristaux
des métaux et des gemmes, de la germination de l'or dans les
mines, avec celle de la vérité dans le coeur de l'homme. Dans
leurs textes obscurs, où les recettes du Grand Art sont entourées
d'avertissements pieux, les sentences solennelles de cris
d'émerveillement et de prières, luisent les fils dont est
tissé le manteau du Roi des Rois.
Les Sages ayant caché leur savoir par scrupule, les charlatans
en ont profité pour cacher leur ignorance sous les mêmes signes
mystérieux. Les imbéciles les ont longtemps confondus croyants
aux uns comme aux autres.
Mais à présent a surgi, à mi-chemin entre les charlatans et
les imbéciles, une nouvelle espèce qui assure le triomphe
définitif de la conjuration.
La nouvelle espèce est celle des universitaires et des savants
officiels. Ceux-ci le jour de leur avènement ont déclaré nul
non avenu le mystère philosophal. Chimère, la recherche des
anciens maîtres, jeu d'enfant leur science, attrape-nigaud
leur art. Les imbéciles instruits par les nouveaux savants
ont une fois de plus confondu les Sages avec les charlatans,
mais cette fois pour ne croire ni aux uns ni aux autres.
Ils ne croient plus qu'à la science des nouveaux-venus, lesquels
enseignent tout simplement que la vérité est dans leur science
et que tout ce qu'ils ne peuvent découvrir ni démontrer n'existe
pas.
Or ils n'ont rien enseigné, rien découvert, rien démontré
touchant la vie et la mort, le péché et le jugement, touchant
l'amour, la douleur et le rachat, touchant la conduite de
l'homme et le destin de l'âme, touchant le sens, l'essence
et le salut. A mesure qu'ils découvrent de nouvelles nébuleuses
ou des nouveaux électrons, de nouvelles vitamines ou de nouveaux
explosifs, ils s'éloignent et nous détournent de l'essentiel.
Et maintenant la vérité est si bien cachée qu'on ne la cherche
plus.
Elle serait même tout à fait perdue, s'il ne survivait quelques
simples d'esprit pour qui la vérité existe. Ils ne peuvent
se résigner à penser que personne ne l'ait ou ne l'ait eue.
Ils courent le monde interrogeant les gens, interrogeant les
astres et les herbes, interrogeant le grand livre de la nature
et feuilletant les textes oubliés, interrogeant leur coeur
et Dieu dans la prière. Ils savent qu'ils n'ont pas la réalité
mais ils savent qu'elle est. Ils en ont tant faim et soif
qu'ils savent la suivre à la trace et la reconnaître à l'odeur.
Devant un homme diffamé, devant un événement absurde, devant
un grimoire illisible ils se mettent en arrêt et crient:
Elle est là!
Ils goûteront ce livre. C'est pour eux qu'il est écrit, bien
que leur confrérie soit peu nombreuse.
Et toi, Cattiaux mon ami, as-tu trouvé la Pierre ? Assis dans
la boutique où tu peins et médites entre les filtres et les
fioles, as-tu trouvé l'escarboucle et la violette ?
Assis entre ta femme et ton chat, Cattiaux mon ami, as-tu
trouvé l'or vif et l'élixir ?
As-tu visité les intérieurs de la terre, et rectifiant, trouvé
l'occulte joyau et la vraie médecine ?
Je ne sais et je ne peux pas dire si la substance des anciens
textes se cache dans ces pages. Mais comment se fait-il qu'on
en retrouve le parfum ?
Dans quel oeuf et quel alambic, Cattiaux mon ami, as-tu distillé
cette essence subtil qui s'appelle le Parfum ?
D'où vient cette poésie qui a nom Parfum de Vérité ?
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